BIOGRAPHIE OFFICIELLE
Mademoiselle Maya est une artiste au parcours mystérieux. On ne sait rien d’elle ou si peu. Ses chansons sont encore le meilleur moyen de déflorer sa vie passée.
Elle serait née à la fin du XIXème siècle. On l’aurait trouvée sous le porche de l’église de Maizin Peutar dans le Jura.
Elle passera très vite du couvent des petites soeurs de l’Immatriculée Conception qui l'ont recueillie, à la maison beaucoup moins close de ses parents adoptifs Théodule et Cunégonde Labeille, tenanciers d'« Au jambon dans le torchon », célèbre auberge de Bourg-la-Châtelaine. Elle ne se fait pas prier par les voyageurs pour grimper sur les tables, et gazouiller quelques couplets contre quelques piécettes.
On compare déjà son chant au charmant ramage du pinson dont elle fera sa mascotte, allant plus tard jusqu'à porter son plumage sur la tête, une fois la bête empaillée.
Profitant d'un fiacre de passage, la jeune et ambitieuse Maya monte à Paris dès l'âge de 14 ans, laissant sans états d'âme sa vie provinciale pour embrasser à bras le corps les attraits de la capitale.
Des conditions de son arrivée et des moyens déployés pour assurer sa subsistance nous ne savons rien.
On la retrouve deux ans après dans les soirées musicales organisées par le Vicomte de Mafleurette, protecteur des arts vivants en ce siècle déclinant. C'est là qu’elle montre, à qui veut, les beautés d’un organe qui ne cessera plus de faire la joie des uns et de susciter la jalousie des autres.
Il
est vrai que la nature la dota comme peu sur cette Terre. Sa membrane
provoquait un léger vibrato qui ensorcelait ceux qui s’en
approchaient. Et que dire de la divine souplesse de sa glotte dont
elle faisait un usage qui ne laissait personne de marbre.
C’est
avec de tels atouts, sans oublier ses doigts experts, qu’elle
ouvrit avec dextérité les portes du Tout-Paris.
Bientôt on retrouve notre divette en grande connivence artistique avec Hugo, Verlaine, Mucha, Maupassant, Flaubert… Etc. (cf.chanson « Les beaux amis »)
Et surtout Georges Feydeau qui en fit son égérie, la voyant si belle en ce miroir... Il alla même jusqu'à lui rendre hommage dans sa pièce « Un fil à la patte », lui offrant ainsi l'immortalité et la consécration.
La
sphère politique ne fut pas en reste. Introduite par Félix Faure
dans les plus hautes sphères du pouvoir, elle pénétrait tous les
milieux, ce qui était fort rare pour une femme à cette époque.
Elle aurait même caressé le sceptre du Tsar Nicolas II lors de sa
visite d'état à Paris.
Car la Maya était tres intime avec
Nicolas (C'est quelqu'un qui m'l'a dit). Mais personne n'était là
pour attester que le souverain avait ou non sorti l'objet de son
fourreau.
Revenons à l’artiste. Les thèmes de ses chansons sont inspirés pour beaucoup de sa vie personnelle. Camille Bouzin, assureur et auteur à ses heures perdues lui signera ses deux premiers succès lors de son tour de chant à l’Alcazar : « Il m'a fait du pied » et « Moi j’pique des éping's ».
Si certains ont voulu trouver du licencieux dans son répertoire poétique, Melle Maya, ne voyant le mal nulle part (mais le mâle la voyant partout) ne peut en être tenue pour responsable dans la mesure où elle n’en est que la candide interprète.
Elle
permet par son ingénuité d’interprétation à tous les publics
non avertis d’écouter ses chansons sans risque aucun d’en être
choqué.
Sa fidèle camériste, Maggy Bole, disait d’elle lors de son dernier concert d’adieu en 69 : « Mademoiselle Maya a toujours tout donné à son public et ses admirateurs, quitte à y passer la nuit ! Dire d’elle que c’est une artiste légère aux moeurs douteuses reviendrait à déclarer que la Vénus de Milo était une gourgandine, alors que tout le monde sait bien que si sa gorge est ainsi nue c’est qu’en l’absence de bras il lui était impossible de se vêtir décemment. »
Tout est dit.
Par Ella Formol
RDV le 17 mai à l'Auguste Théâtre pour une date unique, 'Mademoiselle Maya en Ut Intégrale', 16h ! (réservations sur billetreduc, helloasso, weezevent)
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